Historique

Chaque village a une histoire à raconter à travers ses ruelles , ses maisons , ses sites : celle de Ferrières est particulièrement riche , beaucoup de villages et de villes pourraient envier son passé historique .

Certains objets du site de Glozel datés par la technique du carbone 14 ou par thermoluminescence attestent la présence de l’homme aux environs de Ferrières de nombreux siècles avant notre ère.

Objet trouvé à Glozel : renne se léchant la patte

A l ' époque de la Gaule , la montagne bourbonnaise n 'était qu'un pays inculte ,couvert de forêts habitées par les Druides qui offraient des victimes . Un autel druidique sur un plateau du Mayet porte toujours le nom de "courtine" du latin cortina qui signifie cuvette des sacrifices .

Courtine

D 'après les spécialistes le château de Montgilbert occupait l 'emplacement d'un castrum gallo-romain . Des fouilles réalisées vers 1867 au nord de la colline où se dresse le château ont permis de mettre à jour un certain nombre d 'objets dont une aiguière en bronze (conservée au musée gallo-romain de Lyon ) ,un bassin cultuel et neuf clés de fer et de bronze

Aiguière gallo-romaine trouvée à Montgilbert

Détails

Ce sont les seuls témoins de de cette époque . Aucun reste d 'oppidum ne fut jamais mis à jour .La topographie du site (une colline aux flancs abrupts presque entourée d ' un ruisseau ) y fait cependant penser.

Quand les barbares envahirent la Gaule une colonie de ces conquérants du nom de Succoni ou Sycconi partie des confins de la Belgique , pénétra jusqu 'au centre de notre région ,longeant les ruisseaux , cherchant les points culminants pour y bâtir leurs nids d'aigles et régner sur la contrée . Le chef de cette colonie nommé Griffer et plus tard Greffier longea le ruisseau auquel il aurait donné le nom de Syccon (Sichon) et établit un donjon à la cime du rocher st Vincent . Griffer abandonna la garde du donjon au capitaine Puyramond ou Pyramond et habitèrent là . La constructi on carrée se réduit à un donjon entourée d 'une enceinte et paraît appartenir au mode de construction du XI° siècle .Cette antique construction fut reliée par des murailles à un promontoire inférieur sur lequel était établi les logis et dépendances .La partie habitable se trouve à l 'endroit où a été établi un sanctuaire à la vierge . Sur les ruines de ce château au XVI° siècle fut élevé la chapelle qui donna son nom au rocher en souvenir de Saint Vincent Ferrier le célèbre prédicateur espagnol dont on s 'accorde de reconnaître le passage au rocher .

La résidence de Pyramond avait crée Ferrières celle de Montgilbert créa Chevalrigon .

Jusqu' en 1792 tous les sires de Montgilbert portèrent le titre de vicomte de Pyramont .

Le nom de Ferrières viendrait de cette colonie d ‘ouvriers forgerons qui en cet endroit auraient construit barrage ,fonderie et forge pour traiter le minerai de fer qu’ils tiraient des environs d’ Isserpent . Un acte du 22 Novembre 1666 fait état de Pierre Cardinal faiseur d acier .

De là serait sorti un gros bourg où s'établit plus tard une bourgeoisie riche et devint une paroisse si étendue qu'elle a pu en former trois .

Situé au carrefour des provinces du Bourbonnais, de l’Auvergne et du Forez Ferrières est un lieu stratégique que les Sires puis les Ducs de Bourbons gagnent peu à peu

Vieille pierre

L ‘église de Ferrières est citée dès 1152.Au XVI° siècle la paroisse relève de la chatellenie de Billy et la cure est à la collation du prieur de Ris .La ville , terre de justice compte une boucherie ,un four un moulin banal. Elle reçoit sept foires annuelles et un marché hebdomadaire.

Sous Henri IV la famille de Fougerolles était une des familles les plus importantes de la région .

Vers le milieu du XVII° siècle les Garet de Maisonneuve sont enfants du pays . Claude Garet était un des cent gardes du duc d' Orleans .Sous Louis XVI Pierre Garet de Maisonneuve lieutenant d 'artillerie fut à Auxonne , le camarade de Bonaparte lieutenant comme lui.

Un membre de la famille Tissier de Bois-Robert était garde du corps sous LouisXV

La famille Reignier nous fournit pendant plus de 150 ans des magistrats et des notaires .

Les Chamboyt sont comptés parmi les plus anciens bourgeois de la localité .

Différentes seigneuries se sont établies à Ferrières

Le Plaidit fut une seigneurie respectable . Vers 1300 la famille Bachelier l'occupait . Au XVII° siècle les Colin l ' achetèrent et revint aux de Fougerolles par contrat de mariage puis aux Bracon de Rochefort

La Corre était une seigneurie de peu d 'importance .

Basse - Roche fut une seigneurie trés ancienne ,absorbée par celle de Chappes sa voisine .

Chappes nous est plus connu .Ce château remonte au XV° siècle .En 1455 la famille de Terrières en est propriétaire .On trouve ensuite Arnoux de Saint - Simon en 1659 , la famille de Chandieu en 1705 , la famille de Manissy à partir de 1720 . Le petit fils Paul de Manissy s 'y amusa si largement qu'il se ruina Chappes fut saisi en 1770 . Nicolas de Saulx -Tavannes l ' acheta et le laissa ensuite au comte d' Eissat - Duprat son gendre .

Sous Louis XIII nous rencontrons les mêmes villages et les mêmes dénominations que de nos jours . Dans le principe on dit chez quand les habitants sont partis depuis peu :en effet nous disons chez Randier , chez Forest , chez Mazioux , chez Plaidit , chez Fournier ces appellations nous rappellent des individus connus au XVIII° siècle ou récemment disparus .

Quand le souvenir des origines semble plus lointain on dit à : à Ramille à Puyravel à Chambrias parce que jadis à une époque assez reculée vivaient des habitants de ce nom .

Quelles étaient les professions des Farrérauds ?

Les plus nombreux à cette époque là étaient les journaliers ,les laboureurs ou métayers ,les piqueurs de chanvre , les maçons , les tuiliers ,les cordonniers , les sabotiers , les charpentiers , les charrons , les tailleurs , les bouchers , les meuniers , les charretiers . On avait même des perruquiers .

Le moulin

La commune de Ferrières est créée en 1790 et bientôt agrandie par l’adjonction d’ une partie de Cheval- Rigon ,jusque là paroisse indépendante. En 1851 Ferrières compte 3250 habitants et s’étend avec les territoires de Lavoine et de La Guillermie sur plus de 7000 ha.Le bourg est prospère ,laterre, le bois ainsi que leminerai de fer sont exploités .Les fours à chaux et de nombreux moulins sont en activité . Ferrières perd en 1880 la moitié de sa population avec la création de Lavoine et La Guillermie.

Cheval Rigon , siège aujourd 'hui déchu d 'une des plus anciennes paroisses de la Montagne Bourbonnaise s 'étendait sur une partie de l 'actuel territoire des communes de Ferrières, d 'Arronnes et de Lachaux .

La division en départements des provinces d 'Auvergne et du Bourbonnais , l 'amputation qu 'on lui fit de sa partie auvergnate , la démentela et elle fut réunie à Ferrières en 1802 .

En 1686 on comptait 28 feux pour la collecte des deniers royaux .Un notaire y avait résidence et les actes de ce dernier y dénombraient un chirurgien , des bourgeois , des marchands et des artisans .

L 'église de Cheval- Rigon était un sanctuaire roman du 12° siècle contemporain de l 'ancienne église de Ferrières que l 'on cite dans une bulle de1152 .

La suppression de son clocher en mauvais état date du 18°siècle .On supprima également le porche et on pratiqua pour la nouvelle entrée une ouverture latérale . Le cimetière entourait l 'église qui fut jusqu'en 1792 desservie par des religieux qui avaient à la Moussière un modeste établissement. Le dernier prêtre Jean Baptiste Desessarts fut arrêté sur l'ordre du Comité révolutionnaire de Cusset. Il fut envoyé à l île d'Aix où il mourut.

Ruines de l'église de Cheval Rigon

Christ provenant de l 'église de Cheval Rigon

Le bourg de Ferrières est situé en bordure d’un petit bassin de sédiments primaires dont les lentilles de calcaire métamorphisé lentement déposées entre Pierre Encize et le Moulin Piat ont donné un marbre bleu turquin inutilisable dans les arts mais qui sert à la fabrication de la chaux .La population vit de cette activité pendant très longtemps. Les fours à chaux sont fermés au XX° siècle. Il en subsiste un seul sur la route du Mayet qui fut probablement construit sous l ‘ Ancien Régime .

Le moulin de Ferrières reste en activité jusqu'en 1960 et produit en en plus de la mouture du blé et du seigle de l 'huile de noix et du cidre .

Four à chaux

Au début du 20è siècle l 'évènement le plus important pour notre histoire locale fut la création du petit train qui partant de Vichy circulait dans notre riante montagne bourbonnaise .

La première section de ligne jusqu'à Ferrières avait été inaugurée le 10 juillet 1910 . La section Ferrières Lavoine le 1° janvier 1911 est ouverte à son tour sur 9 km ensuite 16 km jusqu'à Saint Just en Chevalet le 6 Avril 1912 . Une ligne téléphonique est posée en longeant la voie . Le voyage était long comme en témoignent les horaires de l 'époque . En 1933 un train parti de Vichy à 6 h 16 le matin arrivait à Ferrières à 8 h 15 en passant par Molles et Le Mayet de Montagne .La ligne passait sous un pont "Le chemin de l 'Empereur" au lieu dit "La Tuilerie"en souvenir de la promenade favorite de Napoléon III en cure à Vichy .

Après Ferrières, un tunnel puis le beau viaduc du Moulin neuf livré au trafic en 1911 avec une arche de plus de 50 mètre était le plus beau de la ligne

Viaduc du Moulin Neuf en construction

Le trafic de voyageurs et de marchandises sur cette ligne a cessé en 1949.

pont du Moulin Neuf

A la fin du 19° siècle la Montagne bourbonnaise avait été dotée de belles routes . La route de Cusset à Saint Priest passant par Aronnes et Ferrières a été construite de 1840 à 1880 .

Au XX° siècle le village décline rapidement.

En 1790 Ferrières est composé de 2210 âmes

1851	3250 habitants	1936	1266 habitants
1891	1836 habitants	1956	1026 habitants
1901	1747 habitants	1975	795 habitants
1911	1683 habitants	1999	574 habitants