Poésie
FERRIERES
Lorsqu’à travers la brume ,ô pays de Ferrières ,
L’ombre
monte au clocher dans l’or bruni du soir,
Quand
s’inclinent tes blés , comme pour une prière ,
Et
quand ton vallon fume ,immobile encensoir ;
Quand
reviennent des bords fleuris de ta rivière,
Portant
le linge frais qu’a blanchi le lavoir ,
Tes
filles le front ceint d’un nimbe de lumière,
Je
n’imagine rien de plus charmant à voir.
D’autres
s’en vont bien loin pour trouver des merveilles ;
Laissons
les s’agiter : dans leurs fiévreuses veilles ,
Ils
ne sentiraient pas ta tranquille beauté .
Tu suffis à mon coeur ,toi qui vis nos grands-pères ,
Lorsqu’ils
passaient joyeux , en leurs heures prospères ,
Sur
ces mêmes chemins , aux mêmes soirs d’été .
J.B.